*** C'est pas moi, je le jure!, de Bruno Hébert

Peut-être suis-je entrée dans cet univers par la mauvaise porte, celle du merveilleux film de Léa Pool qui s’est inspirée de la vision d’Isabelle Hubert pour mettre en images le désarroi d’enfants confrontés au départ subit de la mère. Philippe Falardeau, lui, a plutôt respecté le regard du frère, Bruno.

Léon, dix ans, trouve dans la délinquance un moyen d’exprimer sa souffrance. La seule à pénétrer dans son monde intérieur est la jeune Clarence qui partage ses chimères et ses folles équipées. Le récit est bien mené, avec rebondissements à la clé, et la langue est belle, peut-être trop. Le roman s’est mérité le prix France-Québec lors de sa parution en 1998. Mais personnellement, je n’ai pas embarqué, je n’ai pas été émue une seconde.


Hébert, Bruno. C'est pas moi, je le jure!, Montréal, Les Éditions du Boréal, 1997, 196 p.

*** Alice court avec René, de Bruno Hébert

Septembre 1969. On retrouve Léon, entrant en cinquième année et redoutant par-dessus tout les sévices d’un trio infernal qui s'est juré de lui casser la gueule. Comble de malheur, sa belle Clarence l’ignore délibérément.

Ce deuxième roman est moins sombre puisque les plus grandes frasques de Léon sont de sécher ses cours et de voler des billets de 20$ dans le sac à main de sa mère revenue. Mais qu’un enfant qui avoue ne pas savoir lire puisse citer la Guerre de Cent Ans, la Convention de Genève ou les nappes d’huile sur l’Adriatique laisse pantois. C’est beaucoup de culture pour un illettré!

Hébert, Bruno. Alice court avec René, Montréal, Les Éditions du Boréal, 2001, 180 p.