*** L’Élégance du hérisson, de Muriel Barbery

Ce roman a fait le bonheur des libraires qui lui ont accordé leur Prix et de nombreux lecteurs de par le monde. L’auteure, enseignante en philosophie, s’est plu à concevoir des personnages atypiques : une concierge qui cache son immense érudition (comme le hérisson cache sa bonne nature), une adolescente surdouée qui a décidé de se suicider le jour de ses treize ans, une bonne portugaise au grand cœur, un richissime Japonais cultivé. Les autres locataires de l’immeuble sont riches, parvenus et stupides, évidemment. C’est cela qui m’a déplu : d’un côté, les gens humbles mais éminemment bons, généreux, avec une grande âme et de l’autre côté, les riches, mesquins, étroits d’esprit, sans autre qualité que de faire ressortir «l’élégance» des premiers.

Il y a toutefois de fort belles pages et des passages qui suscitent la réflexion. On y rit même car l’auteure porte un regard assez critique mais juste sur la société. Dommage que cela frôle parfois la caricature.

Barbery, Muriel. L’Élégance du hérisson, Gallimard, 2006, 368p.