***** Le liseur, de Stephen Daldry

1958. Pendant l’été de ses quinze ans, Michaël devient l’amant d’une femme d’âge mûr. À la fin de leurs ébats, Hanna lui demande de lui faire la lecture à haute voix. Puis Hanna disparaît du jour au lendemain, sans laisser de traces.

Huit ans plus tard, dans le cadre de ses études de droit, Michaël assiste à un procès d’ex- gardiennes nazies. Hannah est dans le box des accusées. Le film prend alors une intensité dramatique hors du commun. Car il ne s’agit pas d’un autre film sur l’holocauste; et si le film pose les questions des responsabilités individuelle et collective, de la culpabilité, de la moralité vs la légalité, de la rédemption et du pardon, il ne donne aucune réponse. Pas étonnant que le spectateur en ressorte bouleversé. Ce film est un chef-d’œuvre absolu.

Le jeu des comédiens est irréprochable; et tous les superlatifs de la langue française ne sauraient suffire à décrire le talent de Kate Winslet qui porte le film sur ses épaules.

Avec Kate Winslet, David Kross, Ralph Fiennes, Bruno Ganz (2008)

****½ Il faut qu’on parle de Kevin, de Lionel Shriver

Il faut qu’on parle de Kevin est un livre coup de poing. Dans les lettres adressées au père dont elle est séparée, Eva parle de l’enfant à venir, des premiers mois, des premières années… jusqu’à ce JEUDI-LÀ. Eva ne cherche pas à se justifier ni à culpabiliser l’autre : elle veut juste comprendre pourquoi Kevin a posé ce GESTE-LÀ. L’auteure sait faire monter la tension dramatique tout en posant les nécessaires questions sur les responsabilités individuelle, parentale et collective.

Shriver, Lionel. Il faut qu’on parle de Kevin, Belfond, 2006, 480p.