**** Si vous recevez cette lettre, par Sarah Blake
Cette façon de raconter un moment si souvent relaté m'a beaucoup plu. Car ici l'auteure ne s'attache qu'aux gestes quotidiens et ne s'intéresse qu'aux humbles victimes de cette folie meurtrière. Et tout comme la journaliste, nous nous demandons: à quoi sert la vérité? Peut-on vraiment changer le cours des choses? Et si oui, jusqu'où va notre responsabilité?
En ce sens, il existe un lien certain avec Le camp des Justes de Gil Courtemanche.
Blake, Sarah. Si vous recevez cette lettre, Calmann-Lévy, 2011, 360p.
Remarque: La version numérique de ce livre porte le titre La postière.
**** Le camp des Justes, par Gil Courtemanche
C'est la position que défendait Gil Courtemanche dans sa chronique du Devoir (2002-2011).
Les Éditions du Boréal reprennent ici ses meilleurs textes. On appréciera cette langue toujours claire et vibrante, ces analyses fines, cette culture profonde. On regrettera la mort de ce pourfendeur de la langue de bois et des demi-vérités que nous assènent encore et toujours les riches et les puissants. Car hélas, le monde ne change pas beaucoup.
Courtmanche, Gil. Le camp des Justes, Boréal, 2011, 296 p.
Remarque: J'ai emprunté la version numérique de ce livre à BAnQ:
http://www.banq.qc.ca/ressources_en_ligne/livres-numeriques/index.html

***½ L’homme blanc, par Perrine Leblanc

Une fois libéré, Kolia se retrouve à Moscou où il devient un clown respecté. Les dirigeants se succèdent à la tête du pays mais cela influe peu sur le destin de Kolia, toujours à la recherche de son protecteur Iossif mystérieusement disparu. Son quotidien est meublé de quelques amitiés mais pas d’amour.
L'auteure dit s'être appuyée sur des documents historiques et des témoignages de survivants du goulag pour donner vie à son récit. Elle a choisi de s’intéresser aux faits plutôt aux émotions. Cela plaît à certains.
**** La conquête, par Xavier Durringer
Dès les premières minutes on sait que l'on est devant un film peu ordinaire. Le Sarkosy qu'incarne Denis Podalydès est plus vrai que nature: même débit, même démarche, même gestuelle. Et quelle que soit l'opinion que l'on a du chef d'État, il faut reconnaître son sens politique profond.
Concentré sur les années 2002-2007 pendant lesquelles Sarkosy cherche à conquérir le pouvoir, le film démontre toute la stratégie déployée par celui-ci pour arriver à ses fins et celles de ses «ennemis» Chirac et de Villepin pour le contrer. On est surtout impressionné par le niveau de langue que les susnommés utilisent pour se dire les pires vacheries. Si on ne rit pas souvent, on sourit abondamment devant tant d'élégance!!!
*** La jeunesse mélancolique et très désabusée d’Adolf Hitler, par Michel Folco
Mais la suite dérange car on se demande comment un être aussi ordinaire, aussi peu ouvert aux autres, aussi égocentrique, a-t-il pu devenir le leader charismatique (hélas!) qui a mis le monde à feu et à sang.
Folco, Michel. La jeunesse mélancolique et très désabusée d’Adolf Hitler, Stock, 351p.
****½ Charleston Sud, par Pat Conroy
Conroy, Pat. Charleston Sud, Éditions Albin Michel, 2009, 583 p.
**** Gerry, par Alain Desrochers
Le réalisateur a habilement mêlé les époques, certains les personnages et a réussi un coup de maître en confiant le rôle principal à Mario St-Amand. Quel artiste de génie! Car incarner cet être de passion qu'était Gerry Boulet constituait tout un défi, d'autant que ce dernier est encore présent dans nos mémoires. On y croit à chaque instant. Chapeau!
Avec Mario St-Amand (2011)
**** Le sens de l'humour, par Émile Gaudreault
Louis-José Houde et Benoît Brière qui campent deux humoristes qui tentent de sauver leur peau.
Le rythme est soutenu, les revirements de situation abondent. La finale nous laisse pantois ... pour notre plus grand plaisir! Seul bémol: les sacres; j'ai hâte que nos cinéastes cessent de nous représenter ainsi. C'est pourtant une habitude qui se perd, sauf chez certains humoristes qui croient que cela fait rire...
Avec Michel Côté, Louis-José Houde, Benoît Brière (2011)
**** L’odeur des pommes, par Mark Behr
Le récit de la vie de cet enfant privilégié est entrecoupé des réflexions de ce même garçon, dix ans plus tard, alors qu’il combat en Angola. Un peu plus lucide et un peu plus désenchanté, mais néanmoins encore imprégné de ce qu’on lui a appris.
Roman dérangeant!
Behr, Mark. L’odeur des pommes, JC Lattès, 2010, 220p.
**** Code source, par Duncan Jones
***½ Revenir de loin, par Marie Laberge
**** Bienvenue sur terre, Monsieur le ministre!, par Louise Leblanc
****½ Orages ordinaires, par William Boyd

Dès la deuxième page, il nous annonce que la vie de son héros va basculer dans les heures qui suivent. Quelle belle façon de nous harponner pour suivre le destin d’Adam Kindred, jeune climatologue que des circonstances absurdes vont mener à quitter son confort douillet pour se réfugier dans un Londres glauque et marginal.
Au passage, Boyd met en lumière les inégalités sociales, la recherche du profit à tout prix, le peu de respect du capitalisme sauvage pour la dignité humaine. Ses personnages, même ceux qui ne font qu’une brève apparition, ont de «l’épaisseur». Le rythme est soutenu et les revirements de situation sont toujours crédibles. Un roman à lire, comme tous les livres de cet auteur.
(Quelques suggestions)
****½ Saisons sauvages, par Kettly Mars

L’auteure trace un portrait tout en nuances de cette femme prête à tout pour sauver les siens. Nirvah est-elle aveugle ou complice? Agit-elle par amour ou pour s’épargner?
Kettly Mars décrit aussi fort bien le climat qui prévaut dans le pays, les tensions qui existent chez ce peuple divisé par la couleur de la peau, la situation économique, la religion, la politique.
Le climat de terreur est permanent : l’homme fort d’aujourd’hui peut être la victime de demain.
Autre élément intéressant quoiqu’un peu déstabilisant. Les courts chapitres sont tous narrés à la première personne, même s’il y a en fait trois narrateurs : Nirvah, sa fille et le secrétaire d’État.
Un roman fort intéressant, une autre vision de ce pays souvent durement éprouvé.
Mars, Kettly. Saisons sauvages, Mercure de France, 2010, 295 p.
**** Les Choses terrestres, par Jean-François Beauchemin

Il n’y a donc dans ce roman ni mesquinerie, ni petitesse, si ce n’est celle de Dieu, ce sans-cœur qui ne répond pas aux suppliques. Et on se laisse séduire par ces bons sentiments (c’est si rare!) et par une langue métaphorique tout à fait délicieuse.
Beauchemin, Jean-François. Les Choses terrestres, Éd. Québec Amérique, 2001, 281 p.
**** La Pluie, avant qu’elle tombe, par Jonathan Coe

Entretemps, la narratrice nous aura décrit avec beaucoup de détails les lieux, les personnages, les événements, et ce à partir de l’exode massif des enfants vers les campagnes anglaises au cours de
Très beau roman qui nous rappelle que les blessures de l’enfance ne se cicatrisent pas.
Coe, Jonathan. La Pluie, avant qu’elle tombe, Gallimard, 2009, 256 p.
**** Le discours du roi, par Tom Hooper

Le film est à juste titre encensé par
Colin Firth
Avec Colin Firth, Geoffrey Rush et Helena Bonham Carter (2010)
***½ Petite, par Emily Carr

Au Québec, Emily Carr est surtout appréciée en tant que peintre mais ailleurs au Canada, on l’a d’abord reconnue en tant qu’écrivain ayant publié sept livres décrivant son enfance, ses voyages et ses séjours parmi les autochtones de la Côte ouest.
Carr, Emily. Petite, Editions Pierre Tisseyre, 1984, 203 p.
*** Dieu voyage toujours incognito, par Laurent Gounelle

Alan Greenmor tente de se suicider du haut de
L’auteur est un adepte de
Gounelle, Laurent. Dieu voyage toujours incognito, Anne Carrière, 2010, 424 p.