**** Le Rapport de Brodeck, de Philippe Claudel

Gagnant du Goncourt des Lycéens 2007, le roman a obtenu sa part de critiques élogieuses. C’est pourquoi j’ai été étonnée de ne pas tomber immédiatement sous le charme. Il faut dire que le sujet est grave. D’entrée de jeu, il y a un meurtre collectif et Brodeck doit rédiger le rapport. Pourquoi lui? Parce qu’il est le plus instruit du village et parce qu’il n’a pas participé au drame? Peut-être n’est-ce pas là la seule raison.

L’histoire se situe à une époque et dans des lieux non précisés. Certains détails donnent à penser qu’il s’agit d’un petit village d’Europe centrale, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cela est sans importance. Car l’auteur y aborde ses thèmes préférés : la peur de l’autre, la lâcheté, la cruauté, le mal, mais aussi la compassion, l’amitié, l’amour, l’espoir.

Le talent de Claudel est de multiplier les pistes, de nous révéler l’âme humaine et d’en faire un portrait si poignant qu’on se dit que cela pourrait se passer n’importe tout, même chez nous.


Philippe Claudel a aussi réalisé un film magnifique, Il y a longtemps que je t’aime.


Claudel, Philippe. Le Rapport de Brodeck, Stock, 2007, 414p.



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