**** Dolce Agonia, de Nancy Huston

Nancy Huston a su créer un autre roman original et passionnant. À partir d'un tout petit espace : quelques mètres carrés, moins de vingt-quatre heures, nous sommes dans un huis clos entre gens bien, qui fait penser au Déclin de l'Empire américain. Sean Farrel, professeur d'université, invite des amis et des connaissances à souper pour la Thanksgiving dans sa jolie demeure de New Hamshire. Ils seront une douzaine, entre quarante-cinq et cinquante-cinq ans, une jeune femme et un bébé, bien installés dans une unité de temps et de lieu.

Que va-t-il se passer? Ils arrivent seuls ou en couple; ils s'affairent à préparer le repas où triomphera la dinde traditionnelle. En attendant de se mettre à table, on prend un verre, et deux et trois... les langues se délient, mais pas de scène disgracieuse. En fait, il ne se passe rien d'autre que le repas prévu; tous devront même dormir sur place à cause de la tempête.

L'originalité du roman réside dans l'idée ingénieuse de l'avoir écrit avec l'aide de Dieu. Il nous présente les personnages en prologue, mais les laisse se raconter, malgré quelques interventions en italique où Il annonce la destinée de l'un et de l'autre, combien de temps il leur reste à vivre et comment ils mourront. Dieu ne s'en tient qu'aux origines et aux fins dernières de ses personnages; à eux de se débrouiller avec la vie.

Huston, Nancy. Dolce Agonia, Arles, Actes Sud, 2001, 500p.

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